Comment je me suis intéressé aux sites rupestres
Le « septuagénariat » arrivé, j’ai du constater que mes capacités physiques en avaient pris un coup ! Malgré de beaux restes, je ne pouvais que reconsidérer mes activités ... C’est à ce moment qu’en me promenant dans la région des Gorges du Verdon, je redécouvrais la grotte de Notre-Dame de Châteauneuf dans laquelle étaient bâties une chapelle et une courtine avec des meurtrières. Je l’avais déjà visitée longtemps auparavant, à une époque où j’étais surtout intéressé par les grandes explorations souterraines et la « défloraison » de nouveaux grands gouffres! Aussi, sa visite ne m’avait pas particulièrement marqué.
Mais cette période était révolue et en ce beau jour d’automne 2007, éclaboussé de riches couleurs, la magie des lieux m’ensorcela. Je commençais une topographie détaillée de la grotte, exercice si riche par toutes les questions qu’il amène à se poser dès qu’on veut comprendre le pourquoi et le comment des lieux. Je ne me souviens plus de quelle manière j’entrais en contact avec Jean-Yves Bigot et nous décidions d’écrire un article en commun sur cette cavité. Il paraissait en 2008 dans les Chroniques de Haute Provence, Revue de la Société scientifique et littéraire des Alpes de Haute-Provence. Cet article m’avait amené à faire des recherches historiques qui dépassaient le site de la grotte et de l’histoire locale. J’étais « ferré » !
Dans les mois qui suivirent, je retournais avec un œil neuf dans d’autres cavités troglodytiques de ce type que je connaissais de longue date : le Trou des Fées de Cabasse, le château troglodyte de Villecroze, ou la Sainte-Baume, toutes dans mon Var natal. Je commençais aussi à rechercher les cavités troglodytes autour de Marseille où j’habitais depuis peu.
Rendons à César…
Au début, je me procurais trois bibles devant m’aider dans mes recherches : Des cavernes et des hommes de Christophe Gauchon, Trous de mémoire de Pierre-Yves Dautier, Les bâtisseurs de l’impossible, d’Edmond Mari. A ces trois bibles s’en ajoutait une quatrième : Zigzags dans le Var de Louis Henseling, que je possédais depuis longtemps.
Au cours de mes recherches, je contactais d’autres personnes qui s’étaient intéressées, soit à l’histoire locale, soit à une cavité particulière, soit à tout un ensemble de cavités troglodytes. Mis à part deux ou trois échecs, concernant des personnes craignant que mes recherches ne portent ombrage au travail qu’elles préparaient, je liais de nombreux contacts. Le plus enrichissant fut celui de Denis Allemand qui avait entrepris des études sur de nombreuses cavités troglodytes des Alpes-Maritimes, mais avait aussi étendu ses recherches à quelques sites des départements limitrophes. Nos échanges furent fructueux et empreints de la plus grande confiance réciproque, ce qui est très agréable et assez rare pour mériter d'être mentionné.
En 2013, la liste de 54 cavités de la région PACA faite par Denis Allemand est passée à 90. J’espère que vous trouverez dans la liste ci-contre quelques cavités qui vous intéresseront.
La visite des sites défensifs est souvent acrobatique, demandant soit escalade, soit descente en rappel. C'est la cas de la cavité de la photo du bas dont l'accès nécessite 17 m de rappel. Deux cavités étaient équipées de corde, tel le Trou du Diable (photo du milieu en haut). L'accès le plus délicat était celui de la Grotte de l'Oreille, d'escalade de difficulté VI dans ses cinq premiers mètres auxquels succédaient 70 m d'ascension beaucoup moins difficile.