Bain prolongé dans le chaudron spéléologique
Je suis tombé dans le chaudron spéléologique en 1951, j’avais 15 ans; 62 ans plus tard, bien que mon corps en émerge largement, je n’en suis pas complètement ressorti ! Ma passion n’est plus la même, elle a évolué du stade de la découverte et de la lutte physique contre un élément souvent hostile, à une approche plus raisonnée.
Comme beaucoup de spéléologues de ma génération, à mes débuts, Norbert Casteret m’a fait rêver et a exacerbé une passion naissante. De mon Var natal et des départements limitrophes, mon rayon d’action s’est vite étendu de la frontière italienne aux Pyrénées-Atlantiques. Puis il s’est élargi à l’Algérie, au Maroc, à l’Espagne et l’Italie, au Tchad, au Liban, à l’Arabie, au Guatemala, au Mexique, au Brésil, aux Philippines, pour ne citer que les explorations les plus marquantes. Chaque fois je prenais des notes, faisais des croquis, levais des topographies. Il en a résulté le premier atlas des grands gouffres du monde, publié en 1972, à 2.000 exemplaires et à compte d’auteur. C’était la première publication de documentation mondiale sur la spéléologie et elle fut vite épuisée. Trois autres éditions suivirent en 1979, 1987, 1991, les deux dernières avec la collaboration de mon ami Claude CHABERT. Dans la même veine, trois éditions de l’Atlas des grandes cavités de la Provence et des Alpes de lumière, paraissaient entre 1975 et 1991, la dernière grâce à la participation très active de René PAREIN. Je renvoie les lecteurs à ma bibliographie. Depuis, l’explosion d’Internet qui voit circuler très rapidement l’information, a enlevé beaucoup d’intérêt à ce type de publication documentaire.
En 2003, les éditions Abymes publiaient Chroniques souterraines, biographie où je retraçais les émotions et explorations les plus marquantes qui marquèrent mes 50 ans de pratique de la spéléologie. Un demi-siècle durant lequel je participais activement à la révolution des mentalités de la spéléologie avec les premières grandes explorations en solitaire et à la révolution des techniques d’exploration des puits avec les premiers essais de progression sur corde.
Pour en revenir à l’évolution de la mentalité chez les retraités, il est amusant de signaler qu’en 2013, sur les 7.500 licenciés de la Fédération Française de Spéléologie, plus de 400 avaient 68 ans et plus !
J'ai mis en ligne les principaux articles que j'ai écrits, principalement dans Spelunca, revue de la Fédération française de spéléologie (FFS). Ils sont classés par année. Il y en a d'autres, mais je ne voudrais pas vous importuner avec toutes mes fantaisies!